Chapter 1 - Chapitre 1
Les faibles feuilles déclinent
Enchâssées dans les profondes abîmes
Les mornes plaines abandonnées
En un sombre sommeil étalées
Des ombres brumeuses engloutissent le ciel
Tels des souvenirs passés, usés
Le chant des oiseaux remplit le murmure de la brise
De leur mélodie d'automne
La forme lunaire, pâle et sinistre
A la vue du soir se renouvelle.
Son hurlement silencieux révèle
Des pensées refoulées, de plus belle
J'entends le chœur solitaire
Des fortunes devant mon chemin
Méprisé en des sanglots ardents
Au travers de chacun de mes jours
Ces cieux que j'appelle et qui te chérissent
La plus agréable misère
Nulle épine de pittes, j'abrite
Ton harmonie mystérieuse
J'avance dans la nuit la plus agréable
Je me cache de la vue, abandonné
Puisque mon chagrin, qui survient avec les ombres
Devrait s'apaiser dans la brume étalée
Pourquoi l'espoir des imprudents
Ton cri avorté, passionné
N'est qu'épuisement inaudible
Sous ce ciel enchanteur ?
Car si le crépuscule déclinait
L'enchantement reviendrait ?
Chapter 2 - Chapitre 2
Sengi amoris
Une imposture de simples passions tombée en disgrâce et déshonorée
In pacis quentis
A séduit chaque jour de ma vie de son charme ensorcelé.
Va-t-en, mon lourd passé !
Ces rêves précieux vont-ils enfin se libérer de tes interdits ?
Tvemor inogeng
Que la vérité dilue le dernier mirage
Osculum pudens
Que mon présent brisé
Attire vers mon lit de colères mon passé enterré
J'ai purifié mon désir enflammé
Et j'ai préféré toucher ces yeux de fée
Chapter 5 - Chapitre 5
Que de nuits lasses endurées,
Depuis que tout le charme de la joie a purifié
Mes rêves sans repos, ma misère.
Combien de sueur pourrais-je vous faire partager !
Je ne peux supporter son sourire
Qui a gentiment apaisé mon voile obscur.
J'avais peur, je tournai ma tête lourde
Et j'ai choisi de me cacher dans l'ombre du sommeil.
Mais, tiré de mon triste sommeil
J'étais à vos côtés, invité nocturne
Quand pourtant le vœu faisait suffoquer
Mes rêves tranquilles dans le lit du trône.
Tu me parlais avec un enthousiasme détestable
Et pourtant, tu n'as pas tenu ta parole
Car quand ton ombre s'est répandue sur moi
J'ai fermé les yeux d'extase.
Chapter 6 - Chapitre 6
Découvre tes yeux, regarde cette drôle de lune qui s'éclipse
Qui ne laisse aucun rayon de joie se reposer
Qui festoie pour ceux qui, d'un horrible hurlement, se languissent de ton baiser
Regarde-les pleurer, tandis que l'innocence de leurs visages se fane peu à peu
Attire-les, qu'ils s'approchent de ton négligence obscure
Jusqu'à ce que, sur ton rire détestable, leurs espoirs chavirent
Loue cette rage et seuls les yeux pourront voir
Que ton amour a abandonné l'image du miroir, ton unique compagnie.
Chapter 7 - Chapitre 7
Pendant que les étoiles par-dessus les faunes risibles
Rejoignent le coup d’œil dyonistique de la Grande Faucheuse
Ensemble nous avançons sous le printemps pâle et atrophié
Pour rejoindre les sons de la flûte de la sombre danse
Chapter 9 - Chapitre 9
L'Aube s'est levée, les ombres du sommeil ont dissipé
La grâce automnale qui, si gentiment, a jeté
Son sombre et pourtant gracieux enchantement sur mon chagrin
Enseveli et bercé par le plus profond soulagement de l'hiver.
Exténués, mes jours se détachent de l'oisiveté
J'attendrai que tes pouvoirs reviennent
Quoiqu'il en soit je prie
« Laisse mes mots par ta tendresse encore imprégnés ».
Cura a die renovato cedit
Dolor et laetitia conjungtus est
L'ombre enchanteresse est tout ce que j'attendais
Seul ton charme silencieux reste à adorer.
Chapter 4 - Chapitre 4
Les feuilles et moi, danse emmêlée, en harmonie
Que je n'ose pas tâcher d'un ravissement vain
Et, ainsi enlacés, nous marchons dans la nuit présente
Comme un pèlerin qui implore dans le refuge la lumière qui le guide
Je t'ai questionné, nuit adorée, pour calmer ma joie
Pour ne pas devenir comme les feuilles exténuées, dispersées
Car je m'en remets à ta grâce solitaire, tout comme
La vie au printemps est soumise au regard de l'hiver
Perdue dans un rêve, j'ai aperçu la danse d'une jeune fille
Quand elle s'est assise près d'un éclat de courant
Pour plonger les pieds dans les vagues peu profondes
Une brume descendit, l'embrassa et se répandit
Et tout ce qui, auparavant, était juste et normal
Devint pluie de tessons de cristal
Chacun d'eux tel un cri, un rêve, une larme.
Numquam submergiove aut diffugo
Ira inflammata mea vita ad salutem nominarit
Et solitudo meurn robur
Que la guerre que je déclare soit éternelle
Que ton étincelle soit éteinte
Le désespoir a mis le feu à la vallée sur laquelle
Vous êtes rassemblés, à empoisonner mon cœur fatigué.
Et tandis que cette langue de feu fourchue se déroule très haut
Je ne regretterai pas ta chute
Mais danserai autour des branches calcinées, pressé par des cris furieux
Et je ne serai plus un humble esclave mais un roi pour vous.
Les rêves étirés sur le champ désertique, bien ancrés
Déployaient leurs ailes, imbibées d'un espoir solennel
Et grimpaient les vieux escaliers, vers un refuge solide, mais désolé.