4.30 AM
4h30 (Apparemment, ils étaient à l'étranger)

"Oh, mon Dieu !"
"Réveille-toi, tu es en train de rêver "
"Quoi ?"
"Tu es en train de rêver "
"On s’éloigne de la frontière "
"Euh … Quelle frontière ? »
"Bonne journée !"
« Hein ? »
"Bonne journée !"
On s’éloigne de la frontière
On cherche un endroit pour dormir, on se partage le volant

Deux auto-stoppeurs affalés sur la banquette arrière
"Salut"
Je lançai un regard furtif dans le rétroviseur
Elle me sourit
Je demandais si quelqu’un a faim
"On s'arrête un moment ?"
On s’arrête sur une aire de repos
Sa robe s'envole au-dessus de sa tête
Je lui ai demandé si elle voulait venir avec moi
Dans un souffle, elle prononce des mots étrangers
Et le soleil se reflétait sur ses gracieux membres juvéniles
Je me dis qu'elle est beaucoup trop bien pour toi
Je m'allonge à ses côtés, les yeux pleins de larmes
Elle se mit à parler ….

4.33 AM
4h33 (Les baskets)

Je me tenais donc sur le bas-côté de la route
Les semelles de mes baskets agrippaient le tarmac
Comme des aimants de métal

Sur son visage à la Fassbinder, il y avait ce sourire que seul un enfant triste pourrait dessiner
En s’approchant d'un cimetière au clair de lune
Mais elle était impressionnée
On voyait bien qu'elle me trouvait plutôt mignon
Puis elle se radoucit
Parce-que (entre vous et moi) elle venait de voir ma Lamborghini verte
On est parti faire un tour dans la campagne
Pour sentir le vent dans nos cheveux, sentir la puissance de mon moteur
Ressentir le frisson du désir
Et soudain dans les arbres j'entendis le bruit sec d'une brindille
Des lumières menaçantes se reflétaient sur mon plan
J'ai ouvert les yeux, et, à ma grande surprise.....

4.37 AM
4h37 (Des arabes armés de couteaux et des cieux Ouest-Allemands)

Il y avait des Arabes armés de couteaux au pied du lit
Juste au pied du lit

Oh, mon Dieu, comment sont-ils entrés ?
Je pensais qu’on était en sécurité en Angleterre
Elle me disait "c'est mal ce que tu as fait mon enfant
Tu dois comprendre que c'est mal ce que tu as fait
Tu dois comprendre que c'est mal".
Jade :  "Oh, Dieu....Jésus !"
Dors, dors, je sais que je suis en train de rêver
"Laisse-là tranquille...va-t’en, va-t’en, sors de chez moi"
Les yeux fermés, je vois des cieux ouest-allemands au plafond
Je veux retrouver la fille au sac à dos, sentir ses cheveux de lin
Je veux être là-bas, voir le soleil se coucher
Derrière les usines Krupps, dans les faubourgs d'une ville allemande
Paroles en allemand ….
Merci, mais...
Cette jeune fille et moi nous finirons cette bouteille de vin
C'était très gentil de votre part... mais
Je pense que nous allons prendre congé
Jade : "Laisse-nous tranquille »

Bonne nuit 

 Puis-je avoir la clé de la 143 s'il vous plaît ?
Le réceptionniste : "La voici".
L'homme : "Merci, bonne nuit"
L'homme : "Oui, allo, je voudrais commander un petit-déjeuner pour deux s'il vous plaît

Avec du café, et des toasts avec de la marmelade.

Non, de la marmelade ».

4.39 AM
4h39 (Pour la première fois aujourd'hui, deuxième partie)

Pour la première fois ce jour-là
Je tenais son corps nu contre le mien
Dans cet hôtel qui domine le Rhin
Elle était à moi.
Viens, reste avec moi, reste avec moi
La femme : "Euh... quoi ?"
Reste avec moi, reste avec moi, reste avec moi
La femme : "Non.... "
Reste avec moi
La femme : "Oublie"

4.41 AM
4h41 (Révolution sexuelle)

Eh ... jeune fille
Prends ton épée
Et donne un coup de poignard à la révolution sexuelle
Eh…jeune fille

Laisse la liberté être notre cri de ralliement
Demain, prenons notre dernière résolution
Mais ce soir, repose en paix
Pendant que je pille ta douce sépulture
Et souviens-toi
Que seuls les pauvres peuvent être sauvés
Eh, jeune fille,
Je t’ai toujours dit que je préfère tes lèvres en rouge
Pas ce qu’a fait notre Seigneur, mais ce qu’il a essayé de faire.
Eh, jeune fille,
Ne me montre pas du doigt
Je ne suis, comme toi, qu'un rat dans un labyrinthe
Et seuls les morts sont libres

Alors prends-moi la main quand on traverse le labyrinthe

Et souviens-toi, jeune fille, que rien ne pousse sans la pluie.

Ne me montre pas du doigt
Je me suis réveillé avec la fièvre
Les draps tout inondés de sueur
Elle m’a dit que j’avais fait un cauchemar et que ce n’était pas fini
Puis elle est allé chercher le toutou dans la vitrine
Celui qui remue tout le temps la queue
Et elle l’a mis au lit entre deux morceaux de pain

5.06 AM
5h06 (Le regard de tous ces inconnus)

Bonjour, voulez-vous une tasse de café ?
Eh, éteignez ce putain de Juke-Box
Je suis désolée, voulez-vous une tasse de café ?   D'accord. Avec lait et sucre ?
Dans les aires pour camions et les snacks à hamburgers
Dans les limousines Cadillac
Dans la compagnie des ringards
Des courbes-misères
Et des formes qui dorment sur les pavés,
Dans les bibliothèques et dans les gares
Dans les livres et dans les banques
Dans les pages de l'histoire
Dans les assauts suicidaires de la cavalerie
Je me reconnais
Dans le regard de tous ces inconnus
Et dans les fauteuils roulants près des monuments
Sous les tunnels des métros et les déraillements,
Dans les organismes sociaux et dans les tribunaux
Dans les fêtes de Pâques et les stations balnéaires
Dans les galeries de peintures et dans les morgues de la ville
Dans les photos gagnantes 
De radeaux de survie sur les mers de Chine,
Dans les camps de transit, sous les rampes de chargement
Sur les visages rendus flous par des visas apposés,

Je me reconnais
Dans le regard de tous ces inconnus
Et à présent, de là où je suis
Sur cette colline

J ’ai surgi de la foule ( ??)

Je regarde autour de moi, je scrute les cieux
Je me couvre les yeux, je suis presque aveugle
Et je vois des bribes de journées à moitié oubliées
J'entends des cloches qui sonnent de façon étrangement familière
Je me reconnais

L’espoir que tu lis dans tes yeux
Tout devient si facile maintenant
Que nous sommes étendus là, dans le noir
Rien ne vient troubler ce silence, c'est évident.
Comment combattre les larmes
Qui menacent d'éteindre l'étincelle de notre amour, 

5.11 AM
5h11 (Le moment de lucidité)

 

Le moment de lucidité
S'est éteint tel la charité parfois
J'ai ouvert un œil
Et j'ai sorti ma tête juste pour toucher la douceur de tes cheveux
Pour m'assurer que, dans le noir, tu étais toujours là
Et je dois admettre
Que j'avais un peu peur
Et puis ...
J'ai eu un peu de chance
Tu étais réveillée
Je n'en pouvais plus d'être un seul instant tout seul.