traduction de l'album Leonard Cohen
Les titres
Suzanne - Master Song - Winter Lady - The Stranger Song - Sisters Of Mercy - So long, Marianne - Hey, That's No Way To Say Goodbye - Stories of The Street - Teachers - One Of Us Cannot Be Wrong
Traduction issue des paroles originales publiées sur le site Musixmatch
SUZANNE - Suzanne
Suzanne vous emmène
Vers son endroit fétiche, près de la rivière
Vous pouvez entendre passer les bateaux
Vous pouvez passer la nuit à ses côtés
Et vous savez qu'elle est à moitié folle
Mais c'est pour cela que vous avez envie d'être là-bas
Elle vous nourrit d'oranges et de thé
Qui viennent de Chine
Et quand vous voulez lui faire comprendre
Que vous n'avez pas d'amour à lui donner
Elle vous met à son diapason
Et laisse la rivière répondre
Que vous avez toujours été son amant.
Et vous avez envie de voyager avec elle
Vous avez envie de voyager à l'aveugle
Vous savez qu'elle vous fera confiance
Car avec son âme vous avez touché son corps parfait.
Jésus était un marin
Lorsqu'Il a marché sur l'eau
Et il a passé beaucoup de temps à observer
Depuis Sa tour de bois désolée
Et quand il sut avec certitude
Que seuls les naufragés pouvaient Le voir
Il a déclaré : « Tous les hommes désormais seront des marins
Jusqu'à ce que la mer les délivre ».
Mais, Lui-même était brisé
Bien avant que le ciel ne s'ouvre
Abandonné, à peine humain,
Il a coulé sous ta sagesse comme une pierre.
Et vous avez envie de voyager avec Lui
Vous avez envie de voyager à l'aveugle
Et vous vous dites que peut-être
Vous aurez foi en Lui
Car avec son âme il a touché votre corps parfait.
Maintenant Suzanne vous prend par la main
Et vous conduit vers la rivière
Vêtue de haillons et de plumes
De l'Armée du Salut
Et le soleil se répand comme du miel
Sur notre jeune fille du port
Et elle vous montre où poser votre regard
Parmi les immondices et les fleurs
On voit des héros dans les algues
On voit des enfants dans le matin
Qui se penchent pour quémander de l'amour
Et ils resteront ainsi pour l'éternité
Tandis que Suzanne, elle tient le miroir.
Et vous avez envie de voyager avec elle
Vous avez envie de voyager à l'aveugle
Vous savez qu'elle vous fera confiance
Car avec votre âme vous avez touché son corps parfait.
MASTER SONG – La chanson du maître
Je crois que tu as entendu ton maître chanter
Quand j’étais malade et alité
Je suppose qu’il t’a tout dit,
Que je reste enfermé dans ma tête.
Ton maître t’a emmenée en voyage
Du moins, c’est ce que tu m’as dit.
Et à présent, reviens tu pour porter
Du vin et du pain à ton prisonnier ?
Tu l’as rencontré dans l’un de ces temples
A l’entrée desquels on te prend tes vêtements
Il n’était qu’un homme sans matricule sur une chaise
Qui venait de rentrer de la guerre
Tu enveloppes son visage las dans tes cheveux
Et lui te tend le trognon de pomme
Puis il touche tes lèvres,
Si soudain nues
De tous ces baisers qu’autrefois on échangeait.
Il t’a donné à promener un berger allemand
Avec un collier de cuir à pointes
Et pas une seule fois il ne t’a expliqué ou parlé
De tous les petits détails
Comme, par exemple, savoir qui avait la parole, qui avait le rocher
Et qui te tenait à travers les courriers.
Ton amour est à présent un secret dans tout le quartier
Et il ne cesse jamais, pas même quand ton maître échoue.
Il t’a fait monter à bord de son avion
Qu’il a piloté sans les mains
Et tu as survolé les rubans de pluie
Qui ont fait fuir la foule du marché
Puis il a tué les lumières d’une ruelle isolée
Et un grand singe aux glandes d’ange
A effacé les derniers relents de douleur
A la musique d’un son élastique.
Et maintenant, j’entends ton maître chanter
A genoux, tu lui implores de s’approcher
Son corps est un cordon doré
Auquel ton propre corps s’accroche
Son corps est un cordon doré
Et le mien de plus en plus s’engourdit
Tu entends ton maître chanter
Et ta chemise est déboutonnée.
Te mettras-tu à genoux près de ce lit
Que nous avons poli pendant si longtemps
Avant que ton maître ne préfère plutôt
Me fabriquer un lit de neige ?
Tes yeux brillent d’un éclat sauvage et tes articulations sont rougies
Et tu parles bien trop bas
Non, je ne peux pas entendre ce que ton maître t’a dit
Avant que tu ne partes.
Je crois que ton jeu est un peu trop risqué
Pour une rêveuse comme toi
Je suis resté à cette fenêtre assez longtemps
Pour m’habituer à une pièce vide.
Et ton amour est comme une poussière dans la toux d’un vieil homme
Qui tape un rythme du pied.
Et tes cuisses sont une ruine, tu en demandes trop
Disons que tu es revenue un tant soit peu trop tôt.
J’ai aimé ton maître à la perfection
Je lui ai appris tout ce qu’il sait
Il crevait de faim dans un mystère profond
Comme un homme qui est sûr de connaître la vérité.
Et je t’ai envoyée à ses côtés avec ma garantie
Que je pourrais lui en apprendre encore
Je lui ai appris combien tu te languirais de moi
Quoiqu’il puisse dire, quoique tu puisses faire.
Je crois que tu as entendu ton maître chanter
Quand j’étais malade et alité
Je suppose qu’il t’a tout dit,
Que je reste enfermé dans ma tête.
Ton maître t’a emmenée en voyage
Du moins, c’est ce que tu m’as dit.
Et à présent, reviens-tu pour porter
Du vin et du pain à ton prisonnier ?
WINTER LADY – Jeune fille de l’hiver
Jeune voyageuse, reste un moment
Jusqu’à l’aurore.
Je ne suis qu’une étape sur ta route
Je sais que je ne suis pas ton amant
Mais, je vivais avec une enfant de la neige
Quand j’étais soldat
Et j’ai combattu tous les hommes pour elle
Jusqu’à ce que les nuits deviennent plus froides.
Elle coiffait ses cheveux comme les tiens,
Sauf lorsqu’elle dormait
Elle tissait souvent sa chevelure
Dans une trame de fumée, d’or et d’air respiré.
Et pourquoi es-tu aussi silencieuse à présent,
Là, sur le pas de la porte ?
Ton périple, tu l’avais choisi depuis longtemps
Et tu es tombée sur cette autoroute.
Jeune voyageuse, reste un moment
Jusqu’à l’aurore.
Je ne suis qu’une étape sur ta route
Je sais que je ne suis pas ton amant
THE STRANGER SONG – La chanson de l'étranger
C’est vrai, tous les hommes que tu as connus étaient des joueurs
Chaque fois que tu leur offrais un abri,
Ils disaient que le jeu, c’était fini pour eux.
Mais je connais ce genre d’hommes
Il est difficile de prendre la main de ceux
Qui veulent s’élever pour se livrer,
Qui veulent s’élever pour se livrer.
Et, en éliminant les jokers qu’il a laissés derrière lui,
Tu te rends compte qu’il ne te laisse pas grand-chose,
Pas même un rire.
Comme tout joueur, il recherchait la carte
Dont la valeur surpasserait toutes les autres
De sorte qu’il n’ait plus besoin d’en jouer une autre.
Il n’était plus qu’un Joseph à la recherche d’une crèche
Il n’était plus qu’un Joseph à la recherche d’une crèche
Et, penché sur le rebord de ta fenêtre,
Il te dira qu’un jour, tu as mis sa volonté au défi
Pour l’affaiblir de ton amour, ta chaleur et ton foyer
Et, en extirpant de son portefeuille une vieille fiche d’horaires de train
Il te dira : « Je te l’ai dit quand je suis arrivé, j’étais un étranger »
« Je te l’ai dit quand je suis arrivé, j’étais un étranger »
Mais à présent il semble que ce soit un autre étranger
Qui souhaite que tu ignores ses rêves
Bien qu’ils fussent le fardeau d’un autre.
Oh, tu as déjà vu cet homme,
Distribuer les cartes de son bras d'or
Mais à présent il est rouillé des doigts jusqu’au poignet
Et il veut échanger son jeu contre un foyer
Ah, tu détestes regarder cet homme fatigué
Abaisser sa main comme s’il abandonnait son sacro-saint jeu de poker
Et, tandis qu’il parle de ses rêves de sommeil,
Tu remarques qu’une autoroute
Tournoie comme la fumée par-dessus son épaule
Elle tournoie comme la fumée par-dessus son épaule
Tu l’invites à entrer, à s’asseoir,
Mais quelque chose te fait hésiter
La porte est ouverte, ton antre, tu ne peux pas le refermer
Tu essaies la poignée de la route
Elle s’ouvre. N’ai pas peur,
C’est toi, mon amour, toi, l’étrangère aujourd’hui
Et c'est toi, mon amour, toi, l'étrangère
Que j'attends, j'étais sûr
Qu'on se rencontrerait en attendant nos deux trains
Je pense qu'il est temps d'en prendre un autre
Je t'en conjure, comprends-moi, je n'ai jamais eu de carte secrète
Pour me conduire jusqu'au cœur de n'importe quelle question
Quand il parle ainsi, tu ne sais pas ce qu'il cherche
Quand il parle ainsi, tu ne sais pas ce qu'il cherche.
Retrouvons-nous demain, si tu préfères, sur le rivage, sous le pont
Qu'ils sont en train de construire sur une rivière sans fin.
Puis il quitte le quai pour un douillet wagon-lit
Et tu te rends compte qu'il ne fait que vanter les mérites d'un autre type d'abri
Il vient vers toi, il n'a jamais été un étranger
Et tu lui dis : « D'accord, le pont, ou plus tard ailleurs ».
Et, en éliminant les jokers qu’il a laissés derrière lui,
Tu te rends compte qu’il ne te laisse pas grand-chose,
Pas même un rire.
Comme tout joueur, il recherchait la carte
Dont la valeur surpasserait toutes les autres
De sorte qu’il n’ait plus besoin d’en jouer une autre.
Il n’était plus qu’un Joseph à la recherche d’une crèche
Il n’était plus qu’un Joseph à la recherche d’une crèche
Et, penché sur le rebord de ta fenêtre,
Il te dira qu’un jour, tu as mis sa volonté au défi
Pour l’affaiblir de ton amour, ta chaleur et ton foyer
Et, en extirpant de son portefeuille une vieille fiche d’horaires de train
Il te dira : « Je te l’ai dit quand je suis arrivé, j’étais un étranger »
« Je te l’ai dit quand je suis arrivé, j’étais un étranger »
SISTERS OF MERCY – Les Sœurs de la Miséricorde
Les Sœurs de la Miséricorde, elles ne sont pas toutes parties
Elles m'attendaient, alors que je pensais ne plus pouvoir continuer.
Elles m'ont donné du réconfort puis, plus tard, cette chanson
Oh, j'espère que tu vas à leur rencontre, toi, qui a voyagé si longtemps.
Oui, toi, qui dois laisser derrière toi tout ce que tu ne peux pas contrôler.
Ça commence par ta famille mais, bientôt, ça atteindra ton âme
Tes errances, je les ai connues moi aussi
Et je peux comprendre combien tu es crucifié :
Quand tu n'as pas l'impression d'être un saint homme,
Ta solitude te dit que tu as péché.
Alors, elles se couchent à mes côtés, et je me confesse.
Elles m'ont touché les yeux, j'ai touché la rosée suspendue à leur ourlet
Si ta vie est une feuille que les saisons déchirent et condamnent
Elles t'attacheront avec un amour plein de grâce et verdoyant comme une tige.
Quand je suis parti elles dormaient
J'espère que bientôt tu iras les retrouver
N'allume pas les lumières, tu peux lire
Leur adresse au clair de lune.
Et tu ne me rendras pas jaloux si j'entends
Qu'elles ont rendu tes nuits plus douces
Nous n'étions pas de tels amants
Et, quand bien même, cela n'aurait pas d'importance.
Nous n'étions pas de tels amants
Et, quand bien même, cela n'aurait pas d'importance.
SO LONG, MARIANNE – Adieu, Marianne
Viens à ma fenêtre, ma petite chérie
J'aimerais essayer de lire dans les lignes de ta main
J'ai toujours pensé que j'avais un côté gitan
Avant que tu me laisses entrer chez toi.
Mais adieu, Marianne,
Il est temps pour nous de recommencer
A rire et à pleurer
A rire et à pleurer de tout.
Tu sais que j'adore vivre avec toi
Mais tu me fais oublier tant de choses
J'oublie de prier pour les anges
Et les anges oublient de prier pour nous
Adieu, Marianne,
Il est temps pour nous de recommencer
A rire et à pleurer
A rire et à pleurer de tout.
Nous nous sommes rencontrés assez jeunes
Au fond d'un parc de lilas verts
Tu t'es accrochée à moi comme si j'étais un crucifix
Et nous nous sommes agenouillés dans l'obscurité
Adieu, Marianne,
Il est temps pour nous de recommencer
A rire et à pleurer
A rire et à pleurer de tout.
Tes lettres, elles disent toutes que tu es près de moi
Alors, pourquoi je me sens aussi seul ?
Je suis au bord d'un gouffre et ta fine toile d'araignée
Fige ma cheville comme une pierre
Adieu, Marianne,
Il est temps pour nous de recommencer
A rire et à pleurer
A rire et à pleurer de tout.
Pour l'instant, j'ai besoin de ton amour secret
J'ai froid comme une lame de rasoir inutilisée
Tu es partie quand je t'ai dit que j'étais curieux
Je n'ai jamais dit que j'étais courageux.
Adieu, Marianne,
Il est temps pour nous de recommencer
A rire et à pleurer
A rire et à pleurer de tout.
Oh, tu es tellement jolie
Je vois que tu es partie et que tu as encore changé d'identité
Quand j'ai escaladé ce flanc de montagne
Pour laver mes paupières sous la pluie
Oh, adieu, Marianne,
Il est temps pour nous de recommencer
A rire et à pleurer
A rire et à pleurer de tout.
HEY, THAT'S NO WAY TO SAY GOODBYE
Ce n'est pas une bonne façon de se dire adieu
Je t'ai aimée au petit matin,
Nos baisers passionnés et tièdes
Tes cheveux sur l'oreiller tels un orage oranger endormi
Oui, beaucoup ont aimé avant nous,
Je sais que nous ne sommes pas inédits,
Dans la ville et dans la forêt ils ont souri, comme toi et moi
Mais à présent il faut prendre nos distances
Et on doit s'y efforcer
Tes yeux sont doux de tristesse
Ce n'est pas une bonne façon de se dire adieu.
Tandis que je vis ma vie, je n'en cherche pas une autre
Si tu me rejoins au coin de la rue, nous marcherons toujours au diapason
Tu sais, notre amour est indéfectible
Ce n'est simplement plus comme avant,
Tout comme changent le rivage et la mer
Mais ne parlons plus d'amour, de chaînes ou de choses qu'on ne peut défaire
Tes yeux sont doux de tristesse
Ce n'est pas une bonne façon de se dire adieu.
Je t'aimais au petit matin,
Nos baisers passionnés et tièdes
Tes cheveux sur l'oreiller tels un orage oranger endormi
Oui, beaucoup ont aimé avant nous,
Je sais que nous ne sommes pas inédits,
Dans la ville et dans la forêt ils ont souri, comme toi et moi
Et ne parlons plus d'amour, de chaînes ou de choses qu'on ne peut défaire
Tes yeux sont doux de tristesse
Ce n'est pas une bonne façon de se dire adieu.
STORIES OF THE STREET – Les histoires de la rue
Les histoires de la rue sont les miennes
Les voix espagnoles qui rient
Les Cadillacs qui roulent tranquillement
A travers la nuit et le poison des gaz d'échappement.
Je suis penché à la fenêtre de ce vieil hôtel que j'ai choisi
Oui, une main sur mon suicide
Et une main sur la rose.
Je sais que tu as entendu dire que la fin se profile
Et que la guerre va sûrement éclater
Les villes, elles sont à moitié détruites
Et ceux qui étaient neutres sont partis
Mais permettez-moi de vous reposer la question
A vous, les enfants du crépuscule
Tous ces chasseurs qui hurlent à la mort,
Parlent-ils pour nous ?
Et où mènent toutes ces autoroutes
A présent que nous sommes libres ?
Pourquoi ces armées faisaient une pause
Alors qu'elles se rendaient chez moi ?
Oh, jeune fille aux si jolies jambes,
Oh, l'étranger au volant de sa voiture,
Vous êtes enfermés dans votre souffrance
Et vos plaisirs sont le cachet.
L'âge de la convoitise est en train d'accoucher
Et les deux parents demandent
A l'infirmière de leur raconter des contes de fées
Des deux côtés du miroir.
Et à présent, le nourrisson avec son cordon
Est soulevé comme un cerf-volant
Un œil plein de projets
Et l'autre œil empli de la nuit.
Oh, viens avec moi, ma toute petite
On trouvera cette ferme et on y fera pousser de l'herbe et des pommes
Et on prendra soin de tous les animaux
Et si par chance je me réveille la nuit
Et que je te demande qui je suis
Alors, emmène-moi jusqu'à cet abattoir
Et j'attendrai là-bas avec l'agneau.
Avec une main sur un Hexagramme
Et une autre sur une jeune fille
Sur un puits à souhaits, je trouve le juste milieu
Pour que tous les hommes en appellent au monde
Nous sommes si petits au milieu des étoiles
Si grands à côté du ciel
Et, perdu parmi la foule du métro,
J'essaie de capter ton regard.
TEACHERS – Les professeurs
J'ai connu une femme autrefois
Ses cheveux, on ne peut plus noirs
« Êtes-vous un professeur du cœur ? »
D'une douce voix, elle me répondit : « Non ».
J'ai connu une femme de l'autre côté de la mer
Ses cheveux, on ne peut plus blonds
« Êtes-vous un professeur du cœur ? »
« Oui, mais pas pour vous ».
J'ai connu un homme qui a perdu son âme
Dans un endroit qu'il m'a fallu trouver
« Suivez-moi », m'a dit le sage
Mais il marchait derrière moi.
Je suis entré dans un hôpital
Où personne n'était ni malade ni en bonne santé
Quand le soir les infirmières sont parties
Je ne pouvais plus du tout marcher.
Puis ce fut le matin, puis l'heure du déjeuner.
Une lame de scalpel gisait à côté de ma fourchette en argent
Des filles vaquaient parmi le bruit des scalpels
« Êtes-vous les professeurs de mon cœur ? »
« Nous apprenons aux cœurs usés à se briser »
Un matin, je me suis réveillé seul
Il n'y avait plus ni hôpital ni infirmières
« Ai-je assez tailladé, Seigneur ? »
« Mon fils, tu n'es plus qu'un os ».
Puis j'ai mangé, mangé, encore et encore
Oui, j'ai fini tous les plats.
« Alors, combien coûtent tous ces repas ? »
« Nous les paierons avec la haine ».
Alors ma haine, je l'ai dépensé partout,
Sur chaque œuvre, chaque visage
On m'a donné des vœux à formuler
Et j'ai espéré une étreinte
Plusieurs filles m'ont tenu dans leurs bras
Puis des hommes
« Ma passion est-elle parfaite ? »
« Non, recommence ».
J'étais beau, j'étais fort
Je connaissais les paroles de toutes les chansons
« Ma chanson vous plaît-elle ? »
« Non, ce n'était pas les bonnes paroles ».
« Qui êtes-vous, vous, à qui je m'adresse,
Et qui réfute ma confession ?
Êtes-vous les professeurs de mon cœur ?
« Nous apprenons aux cœurs usés à se reposer »
« Oh, professeurs, mes leçons sont-elles terminées ?
Je ne peux pas en prendre d'autres ».
Ils se mirent à rire, encore et encore,
« Eh bien, mon enfant, as-tu appris tes leçons ?
As-tu appris tes leçons, as-tu appris tes leçons ? »
ONE OF US CANNOT BE WRONG
L'un de nous ne peut pas avoir tort
J'ai allumé une fine bougie verte pour te rendre jalouse de moi
Mais les moustiques ont envahi la pièce,
Ils ont entendu dire que mon corps était libre
Puis j'ai prélevé la poussière d'une longue nuit sans sommeil
Et je l'ai déposé dans ta petite chaussure
Puis j'ai avoué que j'avais torturé la robe
Que tu portais pour que tout le monde voit à travers.
J'ai montré mon cœur au docteur
Il m'a juste dit qu'il fallait que je décroche
Il a écrit une ordonnance, ton nom y figurait.
Puis il s'est enfermé sur une étagère d'une bibliothèque
Avec les détails de notre lune de miel
L'infirmière a dit que son état s'était empiré
Et que sa carrière était brisée.
J'ai entendu parler d'un saint qui t'avais aimé
Alors toute la nuit j'ai étudié dans son école
Il disait que le devoir des amants était de ternir la règle d'or
Et juste au moment où je sus que ses enseignements étaient purs
Il se noya dans la piscine
Son corps est parti, mais, sur la pelouse,
Son esprit continue de baver.
Un Esquimau m'a montré un film
Qu'il a récemment pris de toi
Le pauvre homme ne pouvait s'empêcher de trembler
Ses lèvres et ses doigts étaient bleus
Je suppose qu'il s'est figé quand le vent a pris tes vêtements
Et je pense qu'il ne se réchauffera plus jamais
Mais tu es là, si jolie, dans ton blizzard de glace.
Oh, je vous en prie, laissez-moi affronter cet orage.