TIRED OF SLEEPING – Fatiguée de dormir

 

Oh, maman, les rêves ne sont pas si mauvais,

Mais il y a tant de choses à faire

Et je suis fatiguée de dormir.

Oh, maman, le vieil homme est en train de me dire quelque chose

Ses yeux sont grands ouverts et sa bouche est fine

Mais je n’entends pas ce qu’il me dit.

Oh, maman, je me demande à quel moment je vais me réveiller

Il y a tant de choses à faire

Je suis fatiguée de dormir.

Oh, maman, les gosses jouent parmi la menue monnaie

Ils sont à genoux

Sur la saleté des marches du cimetière. 

Oh, maman, cet homme a déchiré sa doublure,

Et un morceau de son corps

Pour nous montrer son cœur matelassé.

Oh, maman, je me demande à quel moment je vais me réveiller

Il y a tant de choses à faire

Et je suis fatiguée de dormir.

Oh, maman, je me demande à quel moment je vais me réveiller

Il y a tant de choses à faire

Et je suis fatiguée de dormir.

Oh, maman, l’oiseau est suspendu au fil

Ses os se tortillent et dansent

Et il se bat pour sa petite vie.

Oh, maman, je me demande à quel moment je vais me réveiller

Il y a tant de choses à faire

Et je suis fatiguée de dormir.

Oh, maman, je me demande à quel moment je vais me réveiller

Il y a tant de choses à faire

Et je suis fatiguée de dormir.

Oh, maman, je me demande à quel moment je vais me réveiller

Il y a tant de choses à faire

Et je suis fatiguée de dormir.

MEN IN A WAR - Les hommes, dans une guerre

 

Les hommes, dans une guerre

Quand ils ont perdu un membre,

Ressentent encore ce membre

Comme s’ils l’avaient toujours.

Les hommes, dans une guerre

Quand ils ont perdu un membre

Ressentent encore ce membre

Comme s’ils l’avaient toujours.

Il est allongé sur un lit de camp

Trempé de sueur, muet et hagard

Mais il ressent toujours cette chose qu’il n’a plus.

Je sais ce que ça fait,

Quand tu as perdu quelque chose,

Un peu de ton champ de vision

Ou peut-être même la vue,

Un angle de ton sens

Reste aveugle à l’écran 

Un morceau du scan

Est rempli à la main.

Tu sais que tu l’avais,

Et que tu ne l’as plus

Tu dois faire avec, quoiqu’il te reste.

Les hommes, dans une guerre

Quand ils ont perdu un membre

Ressentent encore ce membre

Comme s’ils l’avaient toujours.

Si on te sectionne un nerf

Et qu’on te maintient en tension,

Tu ne ressens plus ta volonté,

Tu ne trouves plus tes tripes.

Elle est allongée sur le dos,

Elle voulait s’assurer de rester cachée

Muette et hagarde,

Sans ressentir ce qu’elle faisait.

Je sais ce que ça fait,

Quand tu as perdu quelque chose,

Un peu de ton champ de vision

Ou peut-être même la vue,

Un angle de ton sens

Reste aveugle à l’écran. 

Un morceau du scan

Est rempli à la main.

Tu sais que tu l’avais,

Et que tu ne l’as plus

Tu dois faire avec, quoiqu’il te reste.

Les hommes, dans une guerre

Quand ils ont perdu un membre

Ressentent encore ce membre

Comme s’ils l’avaient toujours.

Les hommes

(Les hommes, les hommes)

Dans une guerre

(La guerre, la guerre)

Quand ils ont perdu

((Perdu, perdu)

Un membre

(Un membre, un membre)

Ressentent encore

(Ils ressentent, ils ressentent)

Ce membre

(Ce membre, ce membre)

Comme si

(Comme si, comme si)

Ils l’avaient toujours.

 

RUSTED PIPE - Le tuyau rouillé

 

 Le moment était venu de parler,

Mais j’en étais incapable.

L’eau, à travers un tuyau rouillé,

Aurait pu traduire ce que je ressentais.

Ça gargouille et ça murmure

Ça siffle et ça bégaie,

Je marmonne les mots comme l’eau

Qui rugit, qui mousse et qui cogne

D’avoir trop attendu.

Dans cet hiver que je trouve si long,

Je ne fais que coasser et soupirer.

Quelque part, au fond de moi

J’entends ce craquement

Qui annonce le début de l’histoire.

Le temps était venu de bouger,

Mais j’en étais incapable.

L’eau, à travers un tuyau rouillé,

Pourrait reproduire les mouvements que je fais. 

Ça tangue et ça trébuche,

Ça vacille et ça tâtonne.

Ça monte comme un tintement

En figeant les poignées du cercueil

D’avoir trop attendu

Dans cet hiver que je trouve si long.

J’ai peur, je ne fais que glisser et tomber. 

Quelque part, au fond de moi

J’entends ce craquement

Qui annonce le début de l’histoire.

Quelque part, au fond de moi

J’entends ce craquement

Qui annonce le début de l’histoire.

Ça gargouille et ça murmure

Ça siffle et ça bégaie,

Je marmonne les mots comme l’eau

Qui rugit, qui mousse et qui cogne

D’avoir trop attendu

Dans cet hiver que je trouve si long,

Je ne fais que coasser et soupirer.

Quelque part, au fond de moi

J’entends ce craquement

Qui annonce le début de l’histoire.

Quelque part, au fond de moi

J’entends ce craquement

Qui annonce le début de l’histoire.

Quelque part, au fond de moi

(Quelque part, au fond de moi),

J’entends ce craquement

(J’entends ce craquement)

Qui annonce le début de l’histoire.

(Qui annonce le début de l’histoire).

Quelque part, au fond de moi

(Quelque part, au fond de moi),

J’entends ce craquement

(J’entends ce craquement)

Qui annonce le début de l’histoire.

(Qui annonce le début de l’histoire).

(Crac, crac, crac).

BOOK OF DREAMS – Le livre des rêves

 

Dans mon livre des rêves

Dans mon livre des rêves

Dans mon livre des rêves

Je t’ai pris ton murmure impérieux

J’ai volé la courbe d’une aile blanche

J’ai avancé comme la mousse dans une rivière de misère

J’ai transformé son cours en une force

Et j’ai comblé le trou qui s’est agrandi à force de vie.

Dans mon livre des rêves

Dans mon livre des rêves

Dans mon livre des rêves

La colonne vertébrale est faite pour durer toute une vie

Elle est assez solide pour tenir le coup,

Et les pages, remplies de journées de mains tendues.  Dans mon livre des rêves

Dans mon livre des rêves

Dans mon livre des rêves

Je numérote toutes les pages au stylo d’argent

Je souligne au feutre magique.

Je prends le nom de chaque prisonnier,

Je t’ai pris ton murmure impérieux,

J’ai volé la courbe d’une aile blanche,

J’ai volé la courbe d’une aile blanche,

J’ai avancé comme la mousse dans une rivière de pitié

Et j’ai comblé le trou qui s’est agrandi à force de vie.

Dans mon livre des rêves

Dans mon livre des rêves

Dans mon livre des rêves.

 

INSTITUTION GREEN

 

Institution green

Les murs sont craquelés et ternes

Nous sommes disposés en file indienne

Dans l’attente qu’ils voient nos visages.

Institution green

On regarde par terre et on compte les heures

Personne ne va croiser mon regard

Pas de personne extérieure dans cet endroit public.

Je me demande s’ils vont y jeter un œil

Et trouver mon nom dans ce livre.

Je me perds dans les mots de cette page

Où pointer la rage désœuvrée.

Je jette mon dévolu sur cette terre

Je prends ma place là où ça en vaut la peine 

Pour ce désir d’une paire d’yeux qui me remarque et me reconnaît.

Institution green

Une femme est assise derrière une table

Elle va m’appeler

Et je serai admise à entrer.

Je me demande si elle va y jeter un œil

Et trouver mon nom dans ce livre.

Je me perds dans les mots de cette page

Où pointer la rage désœuvrée.

Je jette mon dévolu sur cette terre

Je prends ma place là où ça en vaut la peine 

Pour ce désir d’une paire d’yeux qui me remarque et me reconnaît.

Institution green

Montre moi comment tirer le levier

Et fermer les rideaux

Prends ce qu’il te faut et laisse moi partir.

Prends ce qu’il te faut et laisse moi partir.

Prends ce qu’il te faut et laisse moi partir.

Laisse moi partir

Laisse moi partir

Laisse moi partir.

 

THOSE WHOLE GIRLS (RUN IN GRACE)

Ces filles au caractère entier (qui courent avec grâce)

 

Ces filles au caractère entier,

Elles jettent leurs mots à terre

Elles courent en bandes,

En semant des fleurs partout.

La santé, elles savent ce que c’est,

Très bien même.

Elles allègent la crème,

Et remplissent à ras bord.

Elles distillent les nouvelles,

Elles savent tourner avec tact

Flamboyantes et éblouissantes.

Elles ne ressentent aucun manque,

Respirent avec aisance

N’ont pas besoin d’indulgence

Elles bougent dans la lumière,

Elles courent avec grâce

Elles courent avec grâce

Elles courent avec grâce

Elles courent avec grâce.

 

ROOM OFF THE STREET – Une pièce dans la rue

 

Quelque part, dans une pièce,

Avec une affiche au mur

D’un homme à la main

Repliée en poing,

Il y a une femme en train de boire.

Sa robe est si moulante

Qu’on peut y voir chacune de ses respirations,

Chaque soupir, chaque petit mouvement.

On peut entendre tout ce qu’ils disent.

Soudain, comme une querelle,

Ou une histoire de famille ou d’amitié

Ou une histoire d’amour qui tourne court.

L’homme sur le mur

Est le symbole de sa propre liberté

Ça veut dire qu’il a des frères

Qui croient en ce qu’il fait.  

Elle est émue par ce qu’elle voit sur son visage

Quand il parle de la cause.

Chaque soupir, chaque petit mouvement.

On peut entendre tout ce qu’ils disent

Soudain, comme une querelle,

Ou une histoire de famille ou d’amitié

Ou une histoire d’amour qui tourne court.

Chaque soupir, chaque petit mouvement.

On peut entendre tout ce qu’ils disent

Soudain, comme une querelle,

Ou une histoire de famille ou d’amitié

Ou une histoire d’amour qui tourne court.

Elle se penche vers lui,

Avec sa robe d’un rouge vif.

Ils parlent du sel, de la vérité et du pain.

La nuit se poursuit, le ventilateur tourne

Dans la pièce, dans cette rue

A l’autre bout de la ville.

Soudain, comme une querelle,

Ou une histoire de famille ou d’amitié

Ou une histoire d’amour qui tourne court.

Chaque soupir, chaque petit mouvement.

On peut entendre tout ce qu’ils disent

Soudain, comme une querelle, 

Ou une histoire de famille ou d’amitié

Ou une histoire d’amour qui tourne court.

Soudain, comme une querelle, 

Ou une histoire de famille ou d’amitié

Ou une histoire d’amour qui tourne court.

Chaque soupir, chaque petit mouvement.

On peut entendre tout ce qu’ils disent

Soudain, comme une querelle, 

Ou une histoire de famille ou d’amitié

Ou une histoire d’amour qui tourne court.

BIG SPACE - Le grand espace

 

Il disait que tu marches dans tes propres pas

Moi je disais que je préférais marcher dans les pas des autres.

Il disait que tu regardais toujours droit devant toi

Moi je disais que j’aimais avoir une vue bien dégagée.

En s’approchant du centre du réseau,

On dirait qu’on recherche le milieu

Mais qu’arrivera-t-il s’il s’avère qu’il est creux ?

On pourrait réparer ce qui est cassé.

Entre le stylo et les papiers,

La passion doit se trouver dans le langage,

Entre le muscle et la matière grise,

Les sensations doivent exister dans le pipeline.

Entre le devoir et la discipline,

Je sais qu’il y a de la colère dans un endroit froid.

Toutes les sensations tombent dans le grand espace,

Balayées comme les déchets du week-end.

Entre le stylo et les papiers,

La passion doit se trouver dans le langage,

Entre le muscle et la matière grise,

Les sensations doivent exister dans le pipeline.

Toute sensation tombe dans le grand espace

Toute sensation, aspirée dans les avenues des angles.

Entre le stylo et les papiers,

Je suis sûre que la passion existe dans le langage.

Entre le muscle et la matière grise,

Je sais que circulent des sensations dans le pipeline.

 

 

PREDICTIONS – Prédictions

 

Evoquons l’avenir,

Voyons comment il est fait.

Par les nombres. Par les miroirs. Par l’eau.

Par les points éparpillés au hasard sur le papier.

Par le sel. Par les dés.

Par la nourriture. Par les souris.

Par la pâte à gâteaux.

Par le feu sacrificiel.

Par les fontaines. Par les poissons.

Par les écrits dans les cendres.

Les oiseaux, les herbes

La fumée dans l’âtre.

Un anneau suspendu ou la manière de rire,

Des cailloux détachés d’un tas,

L’une de ces choses te parlera.

Evoquons l’avenir,

Voyons comment il est fait.

Par les rêves. Par les caractéristiques. Par les lettres.

En jetant de la cire chaude dans de l’eau.

Par les ongles qui reflètent les rayons du soleil.

En piétinant dans un cercle.

Par le fer rouge de l’acier.

Par des passages dans les livres.

Un couperet en équilibre.

Un anneau suspendu ou la manière de rire,

Des cailloux détachés d’un tas,

L’une de ces choses te parlera.

Evoquons le futur

Voyons comment il est fait.

Comment il est fait.

 

FIFTY-FIFTY CHANCE – Une chance sur deux

 

 "Une chance sur deux"

A dit le docteur

Dans la salle cardiaque.

Elle est allongée sur le lit,

Par terre, il y a une poêle

Remplie de quelque chose de noirci.

J’ai besoin de savoir,

Mais j’ai peur de demander.

Je te prends dans mes bras,

Je tourne autour du pot.

Je m’approche de toi

Je te touche,

Je te dis que je t’aime

Je chante pour toi

Je t’apporte n’importe quoi.

Son petit cœur

Bat si vite.

Son corps tremble

Dans un effort pour poursuivre.

Je te prends dans mes bras,

Je tourne autour du pot.

Je m’approche de toi

Je te touche,

Je te dis que je t’aime

Je chante pour toi

Je t’apporte n’importe quoi.

Elle rentre chez elle demain à dix heures.

Mais la question est :

Aura-t-elle la force de continuer ?

 

PILGRIMAGE – Le pèlerinage

 

Cette ligne est en feu, elle devient cendre en se frappant les airs

Chaque pas est un jour dans la semaine

C’est un dimanche ou un lundi

Une marche qui piétine les jours de l’année.

Cette vie se consume, elle devient cendre en frappant les airs

Chaque mort est une fin dans la course

Ça s’arrête et ça repart,

C’est une marche sur des millions d’années.

Un voyage, une arrivée

Des années d’un laps de temps minuscule,

Et un pas vers les origines

Je viens vers toi et je serai là à temps.

Cette terre brûle, elle devient cendre en frappant

les airs

Chaque ligne est un lieu sur une carte

C’est une ville ou une vallée,

Un repère sur ces kilomètres de champs.

Un voyage, une arrivée

Des années d’un laps de temps minuscule

Et un pas vers les origines

Je viens vers toi et je serai là à temps.

Je prends cette bouche muette

Cette langue brisée,

La lumière traverse cette vie de lumière

Je prends cette bouche muette

Cette langue brisée,

La lumière traverse cette vie de lumière.

Je prends cette bouche muette

Cette langue brisée,

La lumière traverse cette vie de lumière

Je prends cette bouche muette

Cette langue brisée,

La lumière traverse cette vie de lumière

Un voyage, une arrivée

Des années d’un laps de temps minuscule

Et un pas vers les origines

Je viens vers toi et je serai là à temps.

Cette terre brûle, elle devient cendre

En frappant les airs

Chaque ligne est un lieu sur une carte

C’est une ville ou une vallée,

Un repère sur ces kilomètres de champs.

Un voyage, une arrivée

Des années d’un laps de temps minuscule

Et un pas vers les origines

Je viens vers toi et je serai là à temps.

Cette ligne est en feu, elle devient cendre en frappant les airs

Chaque pas est un jour dans la semaine

C’est un mercredi ou un jeudi

Une marche sur les mois de l’année.

Je viens vers toi

Je serai là à temps,

Je viens vers toi,

Je serai là à temps.