
HOTEL HOBBIES
Les prostituées (ou les distractions) de l’hôtel
Les prostituées marchent à pas feutrés dans les couloirs de l’hôtel
Les grooms jettent un œil vers les call girls au bar
Des doigts, tels des limaces, tracent des nuages de paillettes de cocaïne sur le miroir
La petite paille a fait sa révérence.
Le bavard tire une derrière bouffée de cigarette
Il tue le temps dans le paquet à la sueur de son whisky.
Il s’allonge tel une vieille guenille sur un lit défait
Et une pulsion familière lui monte à la tête.
Le seul signe de vie est le cliquetis du stylo
Qui introduit des personnages dans les mémoires, comme de vieux amis,
Effréné, tel un cardiographe qui crache ses tracés.
Une fièvre de confessions, un florilège de délits en cette fin d’après-midi.
Est-ce que tu pleures en fin d’après-midi, est-ce que tu te caches en fin d’après-midi ?
Le pèlerinage du cinq à sept.
De nouvelles ombres titillent le coin de son œil
Et viennent bousculer l’attention quand s’enflamme le soleil
A travers un rideau déchiré, ses faisceaux mélangés,
Comme dans une fébrile anticipation du lendemain.
WARM WET CIRCLES
Des cercles humides et tièdes
Sur les promenades, où les ivrognes demandent en mariage les mannequins de l’unique galerie commerçante,
Où les cérémonies prennent la pause devant la vitrine du bijoutier,
Feignant un silence décontracté dans des interludes de romantisme tendu
Jusqu’à regagner leur foyer sans parler.
Et le joueur de billard se repose sur une nouvelle queue
Les derniers héros de la nuit ramassent leurs gains,
Une lune de miel mise en jeu sur un ricochet
Elle regarde les brochures pendant les vacances.
Tu te fais un nom dans ta ville natale,
Tu embarques tes copains pour une autre tournée
Tu ries à la face du monde
Jusqu’à ce que le barman efface les cercles humides et tièdes,
Les cercles humides et tièdes.
J’ai vu des adolescentes, tel des papillons de nuit aux couleurs criardes,
Des papillons peu reluisants d’une classe d’école,
Flirter dans la lueur d’anciennes cabines téléphoniques,
Planifier des noces en dentelle blanche, avec leurs cœurs blessés et leurs déclarations symboliques
Sorties de leurs rouges à lèvres volés, devant les multiples glaces marquées au rasoir
Partager avec expérience des cigarettes avec leurs confidentes jalouses et joyeuses.
Fidèle, elle écrit son nom de ses agiles ongles rongés
A travers les larmes de condensation qui pleureront dans la nuit
Tandis que les phares aveuglants du dernier bus dit adieu à l’adolescence
Dans un cercle tiède et humide.
Tel le baiser d’une mère sur votre premier cœur brisé,
Un cercle humide et tiède.
Comme le trou d’une balle à Central Park,
Un cercle humide et tiède.
Je m’abandonnerai toujours aux cercles humides et tièdes.
Fébrile, elle se déshabille dans les faisceaux dansants du phare de Fidra
Elle donne tout, avant qu’il ne soit trop tard.
Elle laissera une langue d’amant se mouvoir dans un cercle humide et tiède
Sans honte, elle s’abandonne.
Elle recevra un baiser de sa mère sur son premier cœur brisé, un cercle humide et tiède,
Et réalisera qu’elle a joué son rôle dans un cercle humide et tiède.
C’était une alliance, vouée à être retrouvée dans un hôtel bon marché.
Perdue dans l’évier d’une cuisine ou jetée dans un puits de souhaits.
THAT TIME OF THE NIGHT
(THE SHORT STRAW)
A cette heure de la nuit (la courte paille)
A cette heure de la nuit
Quand les réverbères lancent des croix sur l’entourage des fenêtres
La paranoïa s’immisce là où les ombres règnent
Oh, à cette heure de la nuit.
A cette heure de la nuit
Tes sens s’entremêlent dans un nouveau parfum,
Cibles des critiques d’un endroit encombré
Oh, à cette heure de la nuit.
Alors si tu me demandes
Comment je me sens au fond de moi,
Je te dirais honnêtement
Que nous avons entrepris un très long voyage
Et que si mes propriétaires me laissaient un peu de temps libre
Sans aucune mauvaise intention, je pense que je fuirais,
En me raccrochant à la petite paille.
A cette heure de la nuit,
Quand les questions se regroupent dans un esprit éclairé
Toutes les réponses te viennent avec le tintement des glaçons,
A cette heure de la nuit.
A cette heure de la nuit,
Tu prétends faire le mort au téléphone
La confiance entamée dans la zone de combat,
Oh, à cette heure de la nuit.
Alors si tu me demandes
Où je compte aller, je te dirais
Que ma destination n’est pas très claire
Alors si tu me rejoins et que tu te mets à genoux pour prier,
Je te montrerai ton salut.
Nous prendrons une voie alternative,
En nous raccrochant à la petite paille.
Si j’avais assez d’argent, je paierais une tournée pour ce garçon là-bas,
Un compagnon de ma folie, dans le miroir, celui avec les cheveux un peu gris.
Si une bonne âme pouvait payer mon addition
Et, tant qu’à faire, s’ils pouvaient aussi ramasser mon cœur brisé.
Des cercles humides et tièdes …
SUGAR MICE – Des souris en sucre
(les Sugar Mice sont des bonbons typiques du Royaume-Uni)
Je parcourais les chaînes de la télé
Un dimanche de pluie, dans le Milwaukee.
J’essayais de recoller ensemble des conversations
Pour essayer de me déculpabiliser.
Mais finalement, ça ne sert à rien d’essayer de faire semblant
Car finalement, personne ici n’est à blâmer,
C’est moi le responsable, vous pouvez me tenir pour responsable,
Nous ne sommes que des souris en sucre sous la pluie.
J’ai entendu Sinatra m’appeler à travers les lames de planchers,
Où tu paies vingt-cinq centimes pour un partenariat en rimes
Et le jukebox qui pleurniche dans le coin,
Tandis que la serveuse compte les heures.
Mais finalement, ça ne sert à rien d’essayer de faire semblant
Car finalement, personne ici n’est à blâmer,
C’est moi le responsable, vous pouvez me tenir pour responsable,
Nous ne sommes que des souris en sucre sous la pluie.
Car je sais ce que je ressens, ce dont j’ai envie, et je sais ce que je suis.
Papa a remis son retour à plus tard,
Car je sais ce que je veux, ce que je ressens et je sais ce dont j’ai besoin.
Papa a remis son retour à plus tard, votre papa a remis son retour à plus tard,
Et je suis le seul responsable,
Le seul responsable, le seul responsable.
Le plus difficile a été de parler aux gosses au téléphone
Quand je les ai entendu poser des questions,
J’ai su que tu étais toute seule.
Comprends-tu que je suis au chômage à cause du gouvernement ?
Je n’aurais pas pu supporter de lire du mépris sur leurs visages.
Alors si tu veux savoir où j’habite, c’est au numéro 1, tout au bout du bar
Je suis assis parmi les anges déchus qui s’accrochent à leurs pailles,
Et qui soignent nos blessures.
C’est ma faute, je suis le seul responsable,
Nous sommes des souris en sucre sous la pluie,
Votre papa a remis son retour à plus tard.
GOING UNDER (ALTERNATE VERSION) S’enfoncer (version alternative)
Est-ce mal si je me parle à moi-même, même quand je suis seul ?
C’est juste pour vérifier que je ne suis pas en train de me noyer,
Rejeté sur la plage tel un phoque que l’on va massacrer.
Comprenez-vous que ce qui est planifié
Ne fonctionne jamais, et que c’est pour ça que je deviens cinglé ?
Je me suis adonné à la boisson, comme pour me dire « au cas où »
Je n’ai aucune excuse et c’est vraiment ça la nouveauté
Je n’ai rien d’autre à ajouter, c’est ma façon d’être, c’est toujours ainsi,
On dirait que, la plupart du temps, je fuis .
J’essaie toujours tout, au moins une fois, et c’est ainsi qu’on devrait tous faire
Mais c’est toujours pareil, on se retrouve ancré dans une habitude,
Une habitude dont je ne peux me défaire
Comprenez-vous que c’est mon propre choix ?
Tout me semble si simple ainsi, mais en réalité
Je m’enfonce de plus en plus dans ma fuite.
Est-ce que je suis si fou ?
JUST FOR THE RECORD – Juste pour info
J’ai très souvent songé à changer mes habitudes
Mais, sur le point d’y parvenir, revoilà ces satanées vapeurs d’alcool.
Je purge ma peine pour écrire des phrases sur la vie
Ce n’est que quand je suis sobre que tout fait sens.
Juste pour info, je vais arrêter,
Juste pour info, ma vie, je vais la métamorphoser.
Je ne suis qu’un révolutionnaire doté d’un pseudonyme,
Qu’un danseur de bistrot sur ma dernière conquête,
Qu’un écrivain de plus qui paie ses dettes
En trouvant l’inspiration, bon, c’est ça mon excuse.
Juste pour info, je vais arrêter,
Juste pour info, ma vie, je vais la métamorphoser.
Encore un geste creux avec un verre vide
Un acteur comique de plus, derrière un masque tragique,
Mais je n’ai aucune discipline, aucune volonté
Je suis juste un peu moins meurtri ici, quand j’ai le dos au mur
C’est trop tard, je pense, et c’est trop loin, mon esprit est coupé en deux.
Et au bar, les deux morceaux sont en retrait.
Quand vous dites que j’ai un problème, c’est une certitude
Mais je le mets sur le compte de mon excentricité
Et, pour info, ce n’est qu’une passade.
Juste pour info, n’importe quand je peux arrêter.
WHITE RUSSIAN - White Russian
Vers quoi on se dirige ?
Vers quoi on se dirige ?
Vers quoi on se dirige ?
Vers quoi on se dirige ?
Vers quoi on se dirige ?
Ils ont condamné les synagogues, les Uzis sont au coin des rues.
On ne peut pas photographier les Uzis à l’angle d’une rue.
Quant au DJ, il a renoncé, car on ne va pas le laisser parler
La surface est rayée là où les aiguilles se sont posées.
Et Uzis, au coin d’une rue.
Vers quoi on se dirige ?
C’est la terreur rue Saint Denis, il y a des meurtres en périphérie,
Et un inconnu pioche dans la poche d’autrui.
Dieu sait que j’ignore comment arrêter tout ça.
Au cénotaphe, il y a des coquelicots,
Les cyniques ne peuvent plus se permettre de rire,
Au télégraphe, j’ai entendu qu’on a Uzis au coin de la rue.
Vers quoi on se dirige ? Vers quoi on se dirige ?
Plus j’y vois, plus j’entends, et moins je trouve de réponses.
Je ferme mon esprit, je le verrouille, mais tu sais, c’est de plus en plus dur
De se calmer, de se raisonner, de venir à bout de toutes ces pensées.
Je suis tendu, je ne dors plus la nuit, je ne peux pas faire semblant que tout va bien.
Mes idéaux, ma santé mentale, semblent me déserter
Mais, pour rester debout et se battre, je sais qu’on énonce six millions de raisons.
On brûle des synagogues, Uzis est au coin de la rue.
Les hérauts de l’holocauste, Uzis est au coin de la rue.
Le silence n’a jamais été aussi assourdissant,
Nous avons bien vite oublié nos serments.
Cette résurrection, on ne peut pas se l’offrir, Uzis est au coin de la rue.
Vers quoi on se dirige ?
Vers quoi on se dirige ?
On achète des bagels frais au traiteur du coin
Où on crache les croix gammées à grands coups d’aérosols
Je suis assis au bar en sirotant un White Russian bien frais
J’espère choper, mais personne pour se manifester.
Tout le monde se regarde mutuellement,
A la recherche de quelques signes
Et on prie pour que subsistent des traces d’une conscience humaine,
Nous sommes assis sur une clôture de barbelés,
Et, plus vite que les nuages, on court se mettre à l’abri dans nos foyers.
Et, plus vite que les nuages, on court se mettre à l’abri dans nos foyers.
Nous mettons notre foi dans les droits de l’homme
Dans les guerres de papier qui resserrent les liens diplomatiques.
Je sais que je ferais mieux de me tenir loin de cette conspiration,
Dans les goulags et les camps d’internement, des visages inexpressifs dans des rangs anonymes,
Je sais qu’ils seraient bien mieux ici, à côté de moi,
A courir plus vite que les nuages, pour se mettre à l’abri dans leurs foyers,
A courir plus vite que les nuages, pour se mettre à l’abri dans leurs foyers.
Tu peux toujours fermer les yeux, tu peux toujours te cacher,
Un jour ou l’autre ça va recommencer,
Il faudra courir plus vite que les nuages, plus vite que les nuages,
Plus vite que les nuages, pour se mettre à l’abri dans nos foyers.
THE LAST STRAW/HAPPY ENDING ?
La goutte d’eau qui fait déborder le vase
(ou la dernière paille)/une fin heureuse ?
Les prostituées marchent à pas feutrés dans les couloirs de l’hôtel
Une machine à écrire caquète un flot de souvenirs
En asséchant une conscience, en chassant un cauchemar,
Et en ouvrant les portes pour laisser entrer les rêves.
On passe nos vies dans des cocons
En faisant fi de nos sensations et en se fourvoyant
De croire que, en dehors, on se soucie de nous
Et que quelqu’un va exaucer nos prières.
Est-on allé trop loin, sommes-nous si irresponsables,
Avons-nous perdu nos couilles, ou bien est-ce qu’on s’en fout ?
Nous sommes des cas en phase terminale qui continuent pourtant de prendre leurs médicaments,
En faisant semblant de croire que la fin n’est pas si proche.
Nos gestes sont futiles, on bouge devant les caméras,
Avec nos visages maquillés et nos sourires de circonstance,
Et quand l’ange descendra pour venir nous délivrer
On découvrira que finalement, nous ne sommes que des hommes de paille.
Mais rien ne change,
Le temps passe, ainsi que la culpabilité,
Nos vieilles habitudes restent inchangées,
Et un jour on découvre qu’il est bien trop tard pour dire notre vérité.
Et quand tu croyais qu’il serait plus sûr de retourner vers la mer
Ces problèmes-là semblent en soulever d’autres auxquels tu n’avais pas pensé
C’est comme si l’on se noyait,
Ton esprit te quitte, ton âme te quitte, tu aurais dû approfondir
En te raccrochant aux branches, on se raccroche aux branches.
Et si par hasard vous nous croisez, ne faites pas envers nous preuve d’amitié
Vous pouvez nous offrir un verre et on peut se serrer la main
Mais vous percevrez, dans nos yeux,
Que, en notre for intérieur, nous ne sommes qu’une et même personne
On se raccroche aux branches,
Et on continue de se noyer,
En se raccrochant aux branches.
INCOMMUNICADO – Coupé du monde
Je serais vraiment ravi de vous rencontrer si je pouvais me souvenir de votre nom
Mais j’ai des problèmes de mémoire depuis que j’ai remporté un prix au jeu de la gloire
Je suis un citoyen de Legoland qui voyage coupé du monde
Et je me fous éperdument des aficionados de Fleet Street.
Mais je ne veux pas être l’interview en dernière page
Je ne veux pas être l’anonyme du lavomatique
Je veux mes empreintes sur le bitume de Sunset Boulevard
J’aurai mon mannequin au musée Tussaud, vous verrez.
Coupé du monde, coupé du monde
Je suis un vétéran émérite, une célébrité authentique du multimédia
J’ai une allergie au Perrier, à la clarté du jour et à la responsabilité.
Je suis un cowboy qui dégaine plus vite que son ombre, le Peter Pan,
Le héros crédible de la rue,
Toujours en harmonie avec la fraternité de la patrouille de l’aube.
J’ai parfois l’impression d’être déjà venu ici,
Quand j’entends l’opportunité qui frappe à ma porte
J’appelle cela la synchronicité, j’appelle cela le déjà vu
Je place ma foi dans le destin – c’est mon choix.
Mais je ne veux pas être cette boîte de conserve qu’on attache
Au pare-chocs de la limousine des jeunes mariés
Ou être relégué à l’endroit où elles sont rangées,
Une perruque sur la scène d’un cabaret
Je veux faire des pubs pour les cartes American Express
Faire des émissions aux heures de grande écoute à la télévision
Une villa en France, mon propre bar à cocktails
Et c’est là que vous me trouverez,
Coupé du monde, coupé du monde.
J’ai parfois l’impression d’être déjà venu ici,
Quand j’entends l’opportunité qui frappe à ma porte
J’appelle cela la synchronicité, j’appelle cela le déjà vu
Je place ma foi dans le destin – c’est mon choix.
Coupé du monde, coupé du monde,
C’est mon unique façon d’être.
TORCH SONG – La chanson de Torch
J’ai lu Kerouac et ça m’a ouvert la voie pour me consumer avec plus d’éclat,
Comme un feu d’artifice qui crépite, maintenant une petite lueur brille en moi
J’éprouve une étrange fascination pour une fixation liquide, l’alcool me provoque des frissons
Dans ce jeu, il est un peu tard pour éprouver de l’orgueil ou de la honte,
Je me consume avec un plus d’éclat à présent,
Je me consume avec un plus d’éclat.
Mon docteur dit que l’état de mon foie, c’est comme si je remettais le couvert avec ma petite amie, et que j’ai besoin de me sevrer,
Un peu comme un héros qui n’est plus rien et qui pourtant se démarque parmi la foule
Quand tu tires tes dix-sept ans avec de l’expérience et des rêves,
Que les cinq à sept, tu les transpires,
Quand tu caches tes 29 ans, vous savez, ce n’est pas un crime
De se consumer avec un peu plus d’éclat,
De se consumer avec un peu plus d’éclat
Dr. Finlay: " Mon conseil : si vous persévérez dans ce mode de vie, vous n’atteindrez pas vos 30 ans ».
Torch: " Bon sang – c’est plutôt romantique tout ça, ça fait partie de mon héritage, c’est mon tour, n’est-ce pas ?
On se consume avec un peu plus d’éclat.
J’ai lu Kerouac et ça m’a ouvert la voie pour me consumer avec plus d’éclat,
Comme un feu d’artifice qui crépite, une petite lueur brille en moi maintenant
J’éprouve une étrange fascination pour une fixation liquide, l’alcool me provoque des frissons
Dans ce jeu, il est un peu tard pour éprouver de l’orgueil ou de la honte,
Je me consume avec un plus d’éclat à présent,
Je me consume avec un plus d’éclat.
A la vôtre !
SLAINTE MHATH – A la vôtre !
Une main qui frôle une bougie avec une bravade mêlée d’angoisse,
Une traînée de carbone marque une main tendue et encore moite
Piégée dans son indécision de s’adonner à d’autres réjouissances
Et tu es assis là, à me demander de te raconter toute l’histoire,
Et la voilà, toute l’histoire.
Vos souvenirs, vous les mélangez en échangeant des gribouillages dans la marge
Vos poèmes, vous les griffonnez sur un ou deux tapis de bière
Et quand vous arrivez au moment où il faut creuser des tombes,
Ils se détournent et toi, tu leur racontes toute l’histoire,
Et la voilà toute l’histoire.
Et tu écoutes, la larme à l’œil
Leurs espoirs, leurs trahisons, et ta seule réponse, c’est :
A la vôtre !
Princes en exil qui lèvent leur verre du traditionnel Drambuie
Et ils se gargarisent de leurs anecdotes, du temps où ils étaient fatigués de ces vieilles campagnes
En s’accrochant à leurs dernières commandes, et en sollicitant l’attention
On est assis là, et on écoute toute l’histoire,
La voilà toute l’histoire.
Vas-y, vas-y, vas-y,
Embarque-moi, embarque-moi, emmène-moi loin
Des rêves sur les barbelés dans les Flandres et à Bilston Glen
De la rivière Clyde qui rouille à cause des larmes de ses hommes brisés
De notre prise de conscience qu’on nous a laissés tomber
C’est être comme nos pères devant nous, sur la ligne de feu.
On attend le coup de sifflet
On est là, à attendre le coup de sifflet
On nous a promis des miracles, et le sifflet siffle toujours
Des promesses brisées, mais le sifflet siffle toujours
On attend le coup de sifflet
On est là, à attendre le coup de sifflet.