CONTACT – Le contact

 

Les pauses sont interrompues par des déclarations,

Et non par la tendresse.

J’ai toujours voulu mieux que ça.

Un égarement qui vient du cœur

Déguisé en abondance,

Comme des pensées du moment,

Et non des faits du jour.

Les gestes sont aussi bruyants que les mots

J’ai été piégée par le mouvement,

Chaque son est devenu inaudible.

Aveuglée par l’obscurité,

J’atteins ton visage,

Mais à la place, j’y trouve un vide froid.

Une fois seule, après cette découverte,

Un cri silencieux commence à me déformer l’âme.

Et j’ai toujours désiré beaucoup plus que ça,

De me retrouver éperdue d’espoir par ton baiser tendrement déposé,

Mais la ligne de vie est brisée en deux moitiés égales

L’une lentement se rapproche,

Tandis que l’autre rit.

 

SLEEPER IN METROPOLIS 

Le dormeur de Métropolis

 

Tel un dormeur à Métropolis,

Tu es insignifiance.

Les rêves et le système s'emmêlent désormais,

L’environnement flotte autour du dormeur

L’air conditionné conditionne une respiration sédatée

La sensation des draps de viscose sur la chair nue

Douce et tiède,

Mais solitaire dans l’océan obscurci de la nuit.

Confinés dans la sécurité désespérée des désirs et des rêves,

Nous combattons notre insignifiance.

Mais plus nous luttons,

Plus hautes sont les barrières.

Dehors la ville cancéreuse s’étale, telle une maladie.

Les voitures en sont les symptômes

Elles filent vers d’inévitables destinations,

Tirées par le projecteur de la paranoïa créée par la société.

Aucune solution ne peut émergée là où l’amour ne peut s’enraciner.

Aucune ombre ne peut remplacer la chaleur de ton contact

L’amour est mort à Métropolis,

Tout contact se fait à travers un gant ou une cloison

Quel gâchis !

La ville : une maladie dévastatrice.

 

POEM FOR A NUCLEAR ROMANCE 

Ode pour une romance nucléaire

 

Quand le ciel n’est pas bleu mais rouge feu,

Le fait que je t’aime, tout simplement,

A-t-il la moindre importance ?

Quand tous nos rêves finiront déformés et mort-nés,

Nous serons deux danseurs radioactifs,

Qui tourbillonnent en toutes directions

Et mon amour pour toi sera réduit en poudre.

Les cris se feront de plus en plus bruyants

Ta chair de marbre sera bientôt crue et brûlante

Et nos baisers réduiront mes lèvres à une pulpe.

D’hideuses créatures resurgiront de terre

Et mon amour pour toi n’existera plus.

Pas besoin de dormir pour faire des cauchemars

Il suffit que tu te rapproches de plus en plus de moi

Et tu sentiras les probabilités nous séparer.

 

THE LAST EMOTION – La dernière émotion

 

Un confinement du corps,

Qui se mêle à une dépression des émotions,

Voué à fouiller dans les ruines de la jalousie,

En quête d’un raisonnement sur l’amour.

La possessivité me transperce

Comme un poignard, avec ma propre main.

Ces émotions mettent à mal

Ma unique compréhension de l’amour.

J’ai envie de pénétrer tout ton être

Comme l’air qui soutient ton corps,

Mais mes yeux se remplissent de glace

Quand je perds le contrôle en essayant de te garder près de moi.

Mes paroles et mes gestes te déconcertent

Mes propres fenêtres, je les barricade,

Mes propres portes, je les verrouille,

Et ça te fait fuir.

Comme une cicatrice qui court d’une oreille à l’autre,

Cette jalousie nous mène lentement vers la mort

Tu peux offrir tout ton amour dans certaines circonstances,

Mais la jalousie finira toujours par attacher nos attentes

A un dédale de peurs.

Dans mes veines, coule un flot tonitruant de pensées assassines

Qui met le feu au sang.

Les mots laissent un arrière-goût,

Et, toi aussi, après les mots.

WALLIES – Des crétins

 

C’est là que se trouve l’avenir, dans un ventre rempli de bière,

Une braguette ouverte,

Dans des garçons gominés, en acrylique, écervelés

Qui boxent, qui tabassent, et qui font du bruit.

Du berceau à la rue, ils crachent leur venin,

Ils frappent sur ce qui leur échappe,

Et stoppent toute forme d’expression.

Ensemble, ils s’apprennent à être des hommes

En crachant dans la rue,

Eh bien désormais je sais comment faire

Pour parfaire mon homme !

Contre la puissance de leur errance,

On doit apprendre à se battre,

Pour être simplement ce qu’on veut être,

Des mamans, jour et nuit.

La nuit est pour les chasseurs

Et les proies, c’est vous et moi,

Rien que pour notre identité.

La nuit, c’est pour les chasseurs

Et les proies, c’est vous et moi,

Rien que pour notre individualité.

 

LOVERS AUDITION - Audition d'amants

 

Ils vous embrassent vite fait,

Vous serrent la main doucement,

Ils s’endorment,  

Puis se lèvent et s’en vont.

Merci beaucoup,

A bientôt sûrement,

Oh – dis-tu

Ah - tout le plaisir est pour moi !

Le Feu, la Terre, l’Air et l’Eau,

Nous sommes tous alignés

Comme du bétail que l’on va sacrifier.

Donnez-moi de l’amour,

Donnez-moi de l’affection,

Hétérosexuel, homosexuel,

Une sélection sans fin.

Les chats hurlent

Au milieu de la nuit

Et vous, vous hurlez

Quand ils grattent et ils mordent.

La nuit se confond avec le jour

Tu te lèves, et tu ravales tes larmes.

Par le passé tu disais qu’il était ta raison de vivre

Et à présent ta raison de vivre

Te donne le sentiment que tu vas mourir.

Certains connaissent leurs amants

Par les visites à la clinique.

Ceux qui n’ont pas le temps

Pour les grands penseurs ou les cyniques.

 

POET’S TURMOIL NUMBER 364 

Les tourments du poète numéro 364

 

Tu me retiens dans ce monde réel

Auquel on essaie d’échapper.

La musique et les mots ne signifient rien

A travers le canon d'un fusil.

Un poème ne peut pas soigner une blessure

Les livres ne t’aideront pas à trouver

Ce que tu recherches,

Mais ne feront que te rajouter des questions dans la tête.

Dis-moi maintenant, noir sur blanc,

Ce que tu es censé faire

Quand les poings, les couteaux, les bâtons et les sabots

Pleuvent sur toi.

Une peinture sur un mur

Ne peut justifier une vie

Quand les faibles et les pauvres ne peuvent échapper

A leur combat et à leur laideur.

L’acteur est cette passerelle de mots

Qui ne nous mène à rien

Il est revêtu de costumes qui masquent

La réalité du désespoir.

Les tourments du poète frappent à nouveau

Et, encore une fois, les mots me manquent.

Une nouvelle bombe vient de créer

La croix sur laquelle me clouer.

 

 ECHOES REMAIN FOR EVER 

Les échos ne meurent jamais

 

Les feuilles d’automne qui prennent du poids dans les cendres de l’été

Sont craquelées et brisées par mes pas intrusifs.

Tierces pensées qui envahissent mon questionnement sur l’attente glacée du froid de la mort

Nul hameçon ne découragera le vieil harceleur

Dont je ne suis plus sûre de la couleur,

Qui a erré dans ce parc, et qui, de ses doigts gelés,

A préparé ce morbide couloir de fougères

Pour que, tout le temps, je puisse me rapprocher.

Des doigts durs et rassurants écrivent doucement, dans mes cheveux,

Tout ce qui nous fait peur chez l’autre,

Tout ce qui pourrait mourir entre nous sans que la mort y soit pour quelque chose.

A force de s’adonner à des jeux non préparés,

De danser en rond autour de feux non surveillés,

Les larmes deviennent sang du chagrin,

Et mon pouls a beaucoup de mal à caler son tempo

Sur cet air que tu me joues.

Mes traces de pas, dans ces rues qui demeurent inchangées,

Mais qui changent tellement,

S’effaceront comme avant.

Tu ne penses pas ces pensées sombres que tu m’as partagées

Et pourtant, notre destin nous attend, tapi dans l’obscurité,

Et ma main, à tâtons, cherche cette porte,

Dont la poignée est trop haute pour moi

Et dont le bois provient de ces arbres puissants,

Ces arbres qui laissent choir leurs feuilles imprudemment.  

Ma lumière demeure vacillante dans l’Automne,

Et une fumée de musc jaillie d’étincelants feux de joie

S’élèvera du bûcher funéraire tel de l’encens

En guise de préparation.

 

 

ALL NIGHT PARTY – Une fête qui dure toute la nuit

 

Durant cette fête qui dure toute la nuit

Je reste dans mon coin, je te regarde,

J’aurais préféré que ce soit toi,

Plutôt que cette boisson,

Qui se trouve dans ma main.

Durant cette fête qui dure toute la nuit

Tandis que tu danses, je te regarde

J’ai les mains vides,

Je danse dans ta direction.

J’aurais préféré ne jamais venir ici,

A cette fête qui dure toute la nuit

Je préfèrerais être très loin d’ici.

Dans ma main, je tiens des désirs creux,

Dans ma main, un verre presque vide,

Je reste dans mon coin,

Durant cette fête qui dure toute la nuit.

 

PANDORA’S BOX – La boîte de Pandore

 

L’amour est un jeu dangereux,

Un combat dans lequel il n’y a qu’un seul gagnant,

Un jouet que l’on casse très facilement

Des règles faites de fausses promesses.

Le perdant, une poupée que tu enlaçais auparavant

Et qui se retrouve isolée, dans une pièce oubliée

Le gagnant, un menteur dont la tête est déjà ailleurs

Depuis le début, impénitent,

Connaissant d’avance le résultat.

 

FEEL –Sensation

 

Tout autour de nous, pendent les potences de l’innocence perdue,

J’ai à peine le temps de connaître ton nom,

Avant de te prendre un segment de toi

Et toi, un morceau de moi.

Je me repose, dans l’incertitude d’une éternité.

Tu es joliment habillée,

Mais moi je me languis de détacher ces coquilles qui t’entourent

De tout mettre à nu, jusqu’à l’usure.

La tête me brûle

Une main s’agrippe de quelque part,

A la recherche de ce vide entre toi et moi

Mais elle tâtonne dans l’obscurité.

Un jour nouveau mène à une fin nouvelle,

Un nouveau baiser scelle un nouvel adieu,

Désormais nous poursuivrons notre chemin,

Séparées.

Tes mots avaient pleins de charme,

Et tu m’as pourtant laissé étouffer tes mots dans mes baisers.